Caractérisation et chronologie des plutons de Strike et de Pamouscachiou, réservoir Pipmuacan, Province de Grenville

Sonya Chalifour, Mémoire de Maîtrise.

Projet de Maîtrise en Sciences de la Terre sous la supervision du Dr Michael D. Higgins et du Dr Réal Daigneault.

Description du projet

La Province de Grenville est un très bon exemple d'un orogène érodé jusqu'en grande profondeur. Le niveau d'érosion actuel se situait à plus de 15 km de profondeur il y a 1 Ga. L'étude de la Province de Grenville, grâce à sa forte érosion, permet ainsi d'analyser des processus qui ont agi en profondeur lors de l'orogénie et qui ne sont pas disponible pour des orogènes plus jeunes et moins érodées, comme les Appalaches et les Andes.

Le modèle tectonique de la formation de l'Orogène de Grenville est basé sur la collision d'arc magmatique et de micro-continents avec le continent Laurentia, entre 1190 et 990 Ma. Ainsi, la formation du Grenville serait due à une succession de régime d'extension et de compression d'arcs durant la collision.

En effet, les caractéristiques géologiques varient beaucoup le long du Grenville. Par exemple, dans la partie ouest du Québec et en Ontario les roches méta-sédimentaires sont très abondantes, alors que dans le centre du Québec se sont les roches plutoniques qui dominent. C'est le cas de la région du Saguenay-Lac Saint-Jean (SLSJ), située dans l'Allochtone Polycyclique, où le plutonisme, Anorthositique-Mangéritique-Charnokitique-Granitique (AMCG), est plus important que dans les autres subdivisions.

Dans certaines régions du Grenville, ces périodes de magmatisme sont grossièrement corrélées avec des événements orogéniques déterminés. Par conséquent, on suggère l'hypothèse que le plutonisme soit syn-tectonique à la déformation survenue pendant l'orogenèse, les failles majeures servant de conduit pour acheminer le magma.

Dans la région du SLSJ, des périodes de magmatisme ont aussi été reconnues. Higgins et van Breemen ont d'ailleurs proposé un modèle où la région du SLSJ aurait subit deux à trois périodes de magmatisme de type AMCG. Ces résultats sont basés sur la datation de certains de ces plutons. Cependant, ces périodes de magmatisme régionaux ne sont pas corrélées avec les événements orogéniques. En effet, il y a très peu d'informations temporelles de la déformation dans cette région qui permettent d'associer les épisodes de magmatisme à la déformation.

Les structures régionales majeures se résument surtout à être concentrées le long d'étroits corridors de déformation où des plutons semblent s'y aligner. Deux familles de corridors sont identifiées par leur direction. Une première est orientée NE-SO, dont la Zone de cisaillement Lac St-Jean - Pipmuacan (LSJPSZ) et une seconde est orientée NNE-SSO à N-S, dont la zone au plus grand rejet est empruntée par la rivière Péribonka.

Le secteur du Réservoir Pipmouacan est approprié pour mettre en évidence la corrélation du plutonisme AMCG aux évènements structuraux régionaux. En effet, deux intrusions se trouvent à l'intersection de deux corridors de déformation qui les affectent. Ces intrusions sont le Pluton de Strike affecté par le LSJPSZ et le Granite de Pamouscachiou par un corridor de déformation NNE-SSO à N-S. L'hypothèse suggérée est que la mise en place de ces deux granitoïdes soit contrôlée par les corridors de déformation qui les déforment. L'étude définira la composition des intrusions et la relation avec le magmatisme régional, de même que les relations chronologiques entre ces plutons et les corridors de déformation.


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